Nous sommes ravis de vous accueillir jeudi 29 juillet pour la présentation du livre : " TURNING REEL APRES THE FILM "
L'origine de ce projet réside dans la réaction naturelle de son auteur au contexte d'oppression, de confusion et d'urgence que les restrictions gouvernementales coïncidant avec la pandémie de Covid ont généralement fait peser sur ses contemporains ; alors que le monde s'arrêtait et que les gens se déconnectaient, la vision de Vutuc se trouvait dans l'idée d'échapper mentalement à ce cadre claustrophobe en continuant à créer vers une éventuelle exposition, sans considération particulière pour la programmation.
Le processus a commencé par la recherche et l'organisation des archives de travail personnelles de Vutuc, trouvant la tentation de regarder en arrière un passé rassurant, mais surtout la volonté d'en reconnaître les points positifs et la force de les faire avancer. Une société dont la définition floue n'a d'égal que l'esthétique brumeuse et le symbolisme général de Vutuc qu'il met en évidence ou injecte via des techniques qui prétendent normalement être celles de la représentation : photographie analogique avec ensuite manipulation et grattage du film, imprimantes laser ou machines à encrer les dépenses leurs derniers moments marquant les pièces avec des défauts, des lignes et des teintes et ainsi - dénotant à la fois les forces de leur singularité dans la conception et leur faiblesse car elles succombent inévitablement à son motif.
L'auteur a récupéré des photos anciennes remontant aussi loin que ses années de formation, notamment de l'Ukraine, de Moscou et de Tchernobyl qui, à ce jour, se réinterprètent et se recontextualisent, révélant de nouvelles dimensions de caractère et mettant l'accent sur la multiplicité de « Čista Zona » comme un contexte à travers l'espace et le temps; vibrations de chaos net dans des cycles qui ne cessent de se répéter et de se transcender, mettant désormais en parallèle chaque couche supplémentaire de travail avec autant d'invitations à méditer sur la réalité.
Le rythme qui en résulte est sensoriellement assorti à celui du bruit visuel, avec une propension particulière à l'infection spontanée par la couleur rouge : « simultanément un appel au changement révolutionnaire, du sang et - paradoxalement - un symbole d'arrêt », dit Vutuc. A travers le prisme du skateboard, Tchernobyl en particulier est représenté comme un terrain de jeu au milieu d'un champ mondial de consommation, de corruption et de manipulation - tout en restant victime du consumérisme actuel, avec ses logos et symboles apparents. Plus généralement, au fur et à mesure qu'elles se dévoilent avec frénésie et saturent progressivement l'espace qui leur est alloué, les images peuvent induire une transe rappelant celle induite par les compositions de raga ou de drones. Finalement, la fermeture de l'objet se termine par la révélation des traces d'un rideau, comme un voile de matière abstraite sur les extraits précurseurs du désordre cosmique dont on est obligé de s'interroger sur sa nature: Serait-ce du fer ? Serait-ce du concret ? Serait-ce de la poussière ? Tout cela pourrait-il être une réflexion, ou peut-être une projection ?
We are delight to host you Thursday 29th of July for the presentation of the book: "TURNING REEL AFTER THE FILM"
The inception of this project lies in its author's natural reaction to the context of oppression, confusion and urgency the governmental restrictions coinciding with the Covid pandemic generally brought onto its contemporaries; whilst the world stopped and the people disconnected, Vutuc's vision was found in the idea of mentally escaping that claustrophobic frame by keeping creating towards an eventual exhibition, with no particular consideration for scheduling.
The process started through the research and organization of Vutuc’s personal work archive, finding temptation in looking back at a reassuring past, but mostly the drive to recognize its positives and the strength to take them forward. A society the blurry definition of which is only paralleled by Vutuc’s foggy aesthetic, and general symbolism that he highlights or injects via techniques normally pretending to be ones of representation: analog photography with subsequent film manipulation and scratching, laser printers, or dying copy machines spending their last moments marking the pieces with glitches, lines and tints and thus - denoting of both the strengths of their singularity in design and their weakness as they unavoidably succumb to its pattern.
The author recovered ancient photos going as far back as his formative years, including of Ukraine, Moscow and Chernobyl that, to this day, reinterpret and recontextualize themselves, revealing new dimensions of character and emphasizing on the multiplicity of « Čista Zona » as a regular context throughout space and time; vibrations of clean cut chaos in cycles that keep repeating and transcending themselves, now paralleling each additional layer of work with as many invitations to ponder reality. The resulting rhythm is sensorially matched by the one of the visual noise, with a particular proneness to spontaneous infection by red color: « simultaneously a call for revolutionary change, blood and - paradoxically - a symbol for stop », Vutuc says. Through the prism of skateboarding, Chernobyl in particular is represented as a playground amidst a global field of consumption, corruption and manipulation - all the while remaining a victim of the present consumerism, with its apparent logos and symbols. More generally, as they frenetically keep revealing themselves and progressively saturating their allocated space, the images can induce a trance reminiscent of one induced by raga or drone compositions. Eventually, shutting the object close concludes with the revelation of traces of a curtain, like a veil of abstract matter over the forerunning excerpts of cosmic mess one is bound to question the nature of: Could it be iron? Could it be concrete? Could it be dust? Could it all be a reflection, or maybe a projection?
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